Le marché français du logiciel libre se porte bien. Plus de 5 000 visiteurs ont visité le salon POSS (Paris Open Source Summit) la semaine dernière tandis que le chiffre d’affaires du secteur croît de 8% cette année sur l’Hexagone.
Utilisatrices et contributrices à la fois, les administrations et les entreprises françaises plébiscitent le logiciel au code ouvert. Le marché national du programme open source représente un chiffre d’affaires de 4,43 milliards d’euros à la fin 2017, évalue le cabinet PAC/CXP.
Mieux, ce marché devrait atteindre 5,65 milliards d’euros fin 2020, soit 11,1% du marché des logiciels informatiques, contre à peine 10% aujourd’hui. L’embellie se confirme donc pour les trois années à venir.
Un grand village des technologies juridiques
L’édition 2017 de POSS prouve ce dynamisme avec plusieurs annonces de recrutement de développeurs Java, Python ou DevOps sur les stands d’éditeurs et d’intégrateurs.
L’impulsion provient aussi d’hébergeurs, d’intégrateurs et de prestataires de services cloud impliqués dans des projets collaboratifs sur les infrastructures IT ou sur des outils de développement de contenus et de services innovants.
Dans le secteur des technologies juridiques, on constate une forte participation d’exposants et de nombreux visiteurs attirés par des services en ligne facilitant les démarches administratives ou la mise en conformité de leur organisation.
Une gestion des risques pour les SDIS
« Le respect des standards et l’ouverture des solutions libres facilitent leur intégration au système d’informations », confirme Jean-Philippe Porcherot, le Directeur Général d’Atol Conseil et Développement. Cet intégrateur Alfresco – 100 collaborateurs, 8 millions d’euros de CA – présente une application open source de gestion des risques, conçue par des pompiers et destinée aux SDIS (services départementaux d’incendie et de secours), aux mairies et aux équipes de terrain.
Côté infrastructures IT, le programme Rudder de Normation propose de passer justement du mode-pompier à la configuration continue : « Utilisé sur la chaîne de production de BMW, pour soutenir le lancement de satellites Eutelsat ou encore à la Caisse d’épargne, Rudder simplifie le reporting et la mise en conformité. La configuration des infrastructures prend du temps d’où l’importance d’automatiser les tâches répétitives », confie Vincent Membré, développeur responsable de versions chez Normation.
Chez Centreon (60 collaborateurs, 5,8 millions d’euros de CA), la supervision des serveurs et des réseaux apporte aux administrateurs et aux responsables métiers des tableaux de bord significatifs sur les services en ligne. « La douleur initiale de nos clients comme Pierre & Vacances consiste à être alertés avant les utilisateurs en cas de dysfonctionnement ou de panne. Avec Centreon EMS (Enterprise Monitoring System), ils anticipent les problèmes sur plusieurs sites, bénéficient d’une surveillance et d’améliorations continues au travers d’une trentaine de rapports », explique Rémi Werquin, ingénieur avant-ventes de Centreon.